JOUR 64 - TURPAN - Mardi 07 Août
La nuit fut chaude (30°, minimum dans nos camping-cars) et la journée d’aujourd’hui promet de l’être aussi. Dès 8h30, le bus nous conduit vers les ruines de Jiaohé à une dizaine de kilomètres de Turpan. En cours de route, Yang nous parle des records atteints dans cette région avec les 4+ : c’est l’endroit le plus chaud de la Chine avec 30 jours par an à 45°, le plus sec avec seulement 16 mm de précipitations annuelles, le plus bas puisque le bassin, entouré des Monts Célestes est situé à 154 mètres en-dessous du niveau de la mer et le plus sucré avec les raisins gorgés de sucre. Turpan est réputé dans toute la Chine pour ses délicieux raisins récoltés vers le 15 août. On ne fabrique pas de vin, les grappes sont suspendues dans les séchoirs avant leur commercialisation. Elles portent de jolis noms comme concubine parfumée, parfum de femme ou pis de jument. Pour éviter que la vigne ne gèle, on enterre toutes les parties aériennes pour passer l’hiver.
Bardés de chapeaux, éventails et bouteilles d’eau, nous passons le premier contrôle d’accès au mini bus électrique qui nous débarquera au pied de l’ancienne ville. Une seconde vérification des sacs sera fatale au caméscope de Gil qui devra l’abandonner à l’entrée. Chut, nous ne rapporterons pas à l’Unesco que les APN et smartphones peuvent aussi filmer. La ville troglodyte de Jiaohé, vieille de 3 000 ans était une base militaire. Rasant les murs le long des allées aménagées, nous trouvons les bâtiments du gouverneur, le grand temple bouddhiste avec sa stupa, le cimetière où fut enterré 300 enfants (victimes de la peste ou tués par les Mongols ?) et les ruines des habitations. Nous approchons des 40° et le retour au bus climatisé sera vraiment salvateur.
Les puits Karez seront notre havre de fraîcheur pour la visite suivante. Après le passage des grilles barbelées, les sacs passés aux rayons, les passeports préalablement enregistrés, nous pouvons circuler dans le site. Les puits Karez( signifiant tas de pierres), creusés aux pieds des montagnes ont été reliés entre eux par des canalisations. L’eau provenant de la fonte des neiges et des glaciers permettait d’alimenter en eau pure et fraîche les habitants de la région. On compte 6 000km de réseaux dont les premiers auraient 2 000 ans d’âge. Après les explications fournies dans le musée, nous descendons les quelques marches pour trouver le petit ruisseau d’eau qui serpente dans les galeries.
Nous ne sommes pas vendredi, mais tant pis, nous allons à la mosquée Emin Hoja, gardée aussi par la police armée. La région est principalement musulmane mais par respect pour les autres religions, les hauts parleurs sont proscrits à l’heure de la prière. Seuls, les hommes âgés de plus de 18 ans vont prier à la mosquée, les plus jeunes doivent être à l’école. A peine rentrés sur le site, un groupe de locaux, brandissant un petit drapeau chinois passe devant nous. C’est l’état qui organise des visites guidées journalières afin que les Ouïgours puissent découvrir l’histoire de leur province.
Il est 14H, l’heure de déjeuner dans un restaurant cerné de clôtures et de fils barbelés. Nous rentrerons ensuite tranquillement au parking. Les 45° degrés atteints, nous allons faire un plouf dans la piscine couverte jouxtant l’hôtel (25 yuans l’entrée, soit à peine 3,50€) . Sa température ? 30° à notre avis, bien que le tableau affiche 35°. Nous nous réunissons ce soir autour de l’apéro de Philippe et Yang avant de goûter une hypothétique fraîcheur nocturne. Les plus malins ont loué une chambre climatisée à l’hôtel.